Excentrique, obsessionnelle, l’artiste Yayoi Kusama demeure une personnalité bien mystérieuse. Elle s’est imposée dans le monde très corseté de l’art contemporain depuis 60 ans malgré de nombreux obstacles personnels et sociaux.
Ses installations constituées d’une accumulation de formes ou/et d’objets sont célèbres dans le monde entier.
Perception altérée
Comment une obsessiondonne-t-elle naissance à une vocation ?Depuis son enfance ; Yayoi est victime d’hallucinations. Elle décrit sa première vision ainsi : « J’étais attablée et regardais la nappe recouverte de petites fleurs. Je les ai vues se rependre sur les murs, le plafond, partout ».L’artiste puise dans ses visions qu’elle reproduit dans ses œuvres.
Son thème pictural récurrent et fil conducteur est le rond. Lorsqu’elle est interrogée, la plasticienne explique que le rond pour elle est le symbole ultime de l’univers. Toutes les planètes sont rondes dont la Terre.
Processus créatif
Il semble que Yayoi Kusama vive son art à la fois comme une thérapie et comme une pulsion. Elle ne dit pas qu’elle créée ses œuvres mais que se sont ses mains qui veulent le faire sans relâche. Un peu comme un acte de frénésie créatrice qui a mit plusieurs fois sa vie en danger. « Lorsque je peins, c’est comme si plus rien n’existait autour, je suis moi-même absorbée. Je pose mon pinceau, regarde ce que j’ai fait et en suis toujours étonnée».
Une vocation taboue
Yayoi Kusama grandit pendant la guerre et se voit mobilisée très jeune dans une manufacture confectionnant des parachutes militaires.
Elle nourrit une grande passion pour la peinture et dessinedepuis son plus jeune âge. Mais cet attrait est mal vu parses parents, de riches propriétaires terriens. Avoir une femme artiste parmi eux représentait une disgrâce. Voilà comment la jeune Yayoi devra donc se cramponner à ses aspirations artistiques envers et contre tous. Ses parents qui avaient déjà marié l’une de leur fille aînée avec un riche industriel voulaient caser leur cadette de la même manière. L’artiste raconte que sa mère déchirait ses dessins et lui répétait « Si tu veux peindre, quitte tout de suite cette maison ». Une injonction que Yayoi finira par suivre.
Muse Hippie
C’est en plein mouvement hippie que la jeune japonaise se rend aux Etats-Unis. Bien qu’elle ait acquis une certaine notoriété dans son pays, Yayoi Kusama veut être au cœur de l’activité artistique de son temps. Plus que cela, elle veut être parmi les précurseurs. C’est pourquoi elle choisit ce pays où elle a déjà noué une amitié avec une autre artiste renommée : Georgia O’Keeffe.
Internée
En 1973, l’artiste s’est volontairement faite internée pour modérer ses obsessions.
Elle dispose cependant d’un atelier et continue à ce jour de créer avec un grand nombre d’assistants. Ils ne sont pas de trop pour faire naître les visions artistiques de l’artiste souvent monumentales. Ses œuvres les plus connues, les « infinitymirrorrooms » sont particulièrement impressionnantes. Il s’agit d’immenses pièces composées de miroirs réfléchissant à l’infini une multitude de points lumineux multicolore. Un véritable tourbillon sensoriel.
Si vous êtes hypnotisé par le travail de cette artiste, La réalisatrice Heather Lenz a produit un reportage très complet sur l’artiste en 2019, fruit de 17 ans de travail, nommé « Kusama : Infinity ».
Et pour vous, quel.le autodidacte est une source d’inspiration ?
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