En avril 1879, un homme trébucha sur un caillou. Il se nommait Joseph Ferdinand Cheval et effectuait une tournée pour son travail de facteur.Se fut le déclic qui lui permit de devenir un grand nom de l’architecte naïve.
« Mon pied avait accroché une pierre qui faillit me faire tomber : J’ai voulu savoir ce que c’était. C’était une pierre d’achoppement de forme si bizarre que je l’ai mise dans ma poche pour l’admirer à mon aise.
Le lendemain, je suis repassé au même endroit ; j’en ai encore retrouvé de plus belles. Je me suis dit : Puisque la nature veut faire la sculpture, je ferai la maçonnerie et l’architecture. » extrait de la biographie de Ferdinand Cheval – 1911
D’extraction paysanne, Joseph Ferdinand Cheval avait commencé à travailler très jeune dans une France rongée par la famine. Paradoxalement, cette période du XIXème siècle voit émerger la première révolution industrielle avec ses chemins de fer, une ouverture sur le monde. Cela nourrit l’imaginaire du facteur qui en prend connaissance à travers les gazettes illustrées et cartes postales qu’il distribue quotidiennement.
Il consacrera33 ans de sa vie à bâtir, pierre par pierre, une œuvre architecturale unique. Sans formation en la matière, Joseph Ferdinand Cheval fut le précurseur d’un art que l’on nomma naïf, faute de pouvoir le catégoriser formellement.
Après ses tournées, il ramassait les pierres nécessaires à la construction de son œuvre.Il l’appelait son « palais idéal » qu’il assemblait le plus souvent la nuit.
Une telle entreprise était perçue comme une lubie étrange par les habitants de la région de Hauterives dont il était originaire.Il était vu comme un excentrique.
Métissage avant-gardiste
L’artiste a puisé ses motifs architecturaux dans toutes les cultures et dans toutes les religions :Inde, Egypte, Afrique. On retrouve ainsi des pyramides, des colonnades sculptées rappelant les temples hindous entre autres. Bien qu’il y ait une si grande diversité de motifs, l’ensemble est admirablement cohérent.
Il y avait une évidente symbolique spirituelle dans la démarche de Ferdinand Cheval. Il souhaitait faire de l’œuvre d’une vie un lieu de repos éternel et réalisa au sein de l’édifice une ébauche de mausolée pour sa famille.
Cet édifice fragile reconnu comme historique en 1969 est entretenu par des passionnés perpétuant la mémoire du bâtisseur autodidacte.
Adaptation cinématographique
L’histoire de cette passion hors du commun a été adaptéecinématographiquement en 2018.
Intitulé « L’incroyable Histoire du Facteur Cheval », il relate avec justesse le rêve de cet homme perçu comme fou par ses contemporains. Ce film nous dévoile aussi sa facette de père de famille avec le douloureux épisode de sa fille Alice disparue prématurément.
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J’avais visité cet édifice quand j’avais 9-10 ans et c’est d’autant plus impressionnant quand on le voit avec l’oeil d’un enfant. Je n’au jamais compris pourquoi son oeuvre a été longtemps méprisée avant de pouvoir être classée…
Effectivement ça doit être quelque chose ! Cela est sans doute dû à l’élitisme dans le monde de l’architecture qui est à la fois un art et de l’ingénierie (donc académique).
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J’avais visité cet édifice quand j’avais 9-10 ans et c’est d’autant plus impressionnant quand on le voit avec l’oeil d’un enfant. Je n’au jamais compris pourquoi son oeuvre a été longtemps méprisée avant de pouvoir être classée…
Effectivement ça doit être quelque chose ! Cela est sans doute dû à l’élitisme dans le monde de l’architecture qui est à la fois un art et de l’ingénierie (donc académique).
La formation académique et je pense aussi le fait que l’oeuvre ait été réalisé par un facteur issu du monde paysan, donc de la classe populaire