Dans cette série nous parlons des métiers sur lesquels nous avons des à priori.
Ceux qui ne nous font pas rêver au premier abord, alors qu’ils sont tellement stimulants. Les jobs oubliés par la conseillère d’orientation…. et puis il y a ces emplois que l’on ne connaît pas. Que l’énonciation de l’intitulé nous laisse sans voix.
Le métier de Nathalie en fait partie. Elle est CHO, ce qui signifie « Chief Happiness Officer ».
S’occuper du bonheur n’est-ce pas le meilleur job au monde ?
Pour s’en assurer et découvrir ce qui se cache derrière ce métier qui vous oblige à demander à l’intéressée « Et c’est quoi exactement ? », Nathalie a bien voulu répondre à quelques-unes de mes questions.
Attention la réponse risque bien de vous donner des idées … 😉
Tout d’abord, un grand merci à Lauriane de faire connaître cet enthousiasmant métier dont on entend parler de plus en plus.
Qui es-tu Nathalie ?
Je suis fière de mes origines multi culturelles, avec des grands-parents venant d’Espagne, d’Italie, du Brésil et d’Allemagne. C’est une grande richesse, une telle famille.
Sinon, j’ai grandi dans le sud de la France et j’ai quitté la région à l’âge de 25 ans, pour fuir à toutes jambes un amour pas heureux. Les hasards de la vie – et surtout des offres d’emploi – ont fait que j’ai atterri à Lausanne, en Suisse, où je vis depuis 30 ans. J’y ai fondé une famille.
Quel a été ton parcours ? Tes études ?
Digne d’une vraie slasheuse !
Toute jeune fille, je voulais être fleuriste/décoratrice/interprète. Mais comme cette école n’existait pas, il a bien fallu que je choisisse. Plutôt bonne élève en français et en langues, j’ai suivi cette filière jusqu’à l’université.
Peu convaincue par les perspectives professionnelles, j’ai arrêté la fac d’allemand en cours de route et j’ai trouvé un emploi de réceptionniste dans un hôtel à Lyon. Entre la France et la Suisse, j’ai fait mon petit bonhomme de chemin et eu des postes à responsabilités dans l’hôtellerie.
A la naissance de mon fils, j’ai cherché un job avec des horaires plus réguliers, et je me suis tournée vers le secrétariat de direction. Le métier me plaisait, mais ne me passionnait pas. Je sentais qu’il me fallait trouver autre chose pour m’épanouir.
Comment es-tu devenue CHO ?
J’ai lu un article sur ce métier fin 2016 et bing, j’ai eu la révélation de ma vie ! C’est ce que je voulais faire, aider mes collègues à concilier travail et bien-être. J’en ai parlé à mon manager, qui a tout de suite adhéré à l’idée.
La profession étant très récente, je n’ai trouvé qu’une formation très courte. Depuis, je construis mon métier à travers mes lectures (livres et sites internet), mes échanges avec d’autres CHO et surtout la pratique quotidienne.
Comment expliques-tu ton métier à tes amis ?
Je présente toujours mon activité en disant que je suis Chief Happiness Officer ou facilitatrice de bien-être au travail, ce qui ne manque jamais d’allumer dans le regard de mon interlocuteur une lueur mi amusée/mi intriguée. Je suis toujours très contente de mon petit effet.
A ta famille ?
A mes amis et à ma famille, j’explique que mon rôle est de veiller au bien-être de mes collègues, en collaboration avec mon manager, tant sur le plan physique (santé au travail) que sur le plan émotionnel, sans aucune intrusion (difficultés relationnelles intra-entreprise, soucis personnels, etc.). Si un problème est identifié, nous mettons en place et ensemble des actions concrètes en vue de sa résolution.
A des professionnels ?
A des professionnels, j’ajoute que le CHO veille au respect des valeurs et de la culture d’entreprise, qu’il travaille de manière transversale avec le manager et le RH. Je précise aussi que s’occuper de l’épanouissement des collaborateurs les rend 16% plus performants, 32 % plus engagés et 46% plus satisfaits de leur travail *. Les managers adorent ce genre de chiffres.
* Source : Harvard Business Review – Décembre 2015-Janvier 2016 https://www.hbrfrance.fr/magazine/2015/11/8741-creer-une-performance-durable/
Que dirais-tu à des étudiants qui aimeraient faire ton métier ?
Enfin, à des étudiants, je leur dirai tout cela et je leur dirai surtout de foncer, car c’est un job d’avenir vraiment passionnant !
Quels sont les à priori ou les remarques les plus insolites sur ton métier ?
Le CHO est souvent assimilé au gentil organisateur d’un club de vacances, spécialiste en organisation d’happy-ritifs et de tournois de ping-pong. Certes, ce genre d’activité est plaisant, mais ne suffit pas à faire de son entreprise l’endroit où on a plaisir à venir travailler.
La remarque la plus insolite ? C’est aussi la plus fraîche : un enfant de 10 ans environ, qui, après m’avoir écoutée en parler avec ses parents, a déclaré que plus tard, il voulait faire « le même métier rigolo ».
Quelles sont les qualités à avoir pour exercer ton métier ?
La question est tout à fait pertinente car, contrairement à la majorité des professions qui requièrent des compétences techniques ou administratives, celles d’un CHO sont avant tout humaines.
Un CHO a une personnalité positive, il est altruiste, empathique, créatif, réactif, à l’écoute, et crée généralement une atmosphère de travail agréable grâce à sa bonne humeur. Il est aussi parfois médiateur lors de tensions internes.
Quelle est ta tâche préférée dans ton métier ?
Quand j’ai un contact privilégié avec un collègue, qui vient se confier ou proposer une amélioration, et que le résultat de cet échange aboutit à une action concrète.
Par exemple, un collègue souffrait d’une phobie précise dans le cadre professionnel. Le jour où mon manager a annoncé à l’équipe ma mission, mon collègue est venu me parler à cœur ouvert. Il a retenu une solution parmi toutes celles que nous avons évoquées ensemble.
Ou alors, cet autre collègue, plutôt taciturne, qui a fait une suggestion que nous avons pu mettre en place. Son sourire faisait tellement plaisir à voir !
Découvrir la joie dans les yeux de mes collègues parce qu’ils se sentent écoutés, considérés, valorisés est une source de grand bonheur dont je ne me lasse pas.
Bonjour ! C’est un métier qu’on voit de plus en plus fleurir dans les grandes villes mais c’est vrai que cela restait très flou pour moi Oo. Avec cet article, j’y vois déjà plus clair ! Merci ! Un métier d’avenir oui, en espérant que les entreprises changent leur manière de manager et remettent plus d’humanité !
Line
Je comprends Line ce n’est pas du tout facile d’y voir clair à l’énonciation du métier 😉
C’est pour cela que le témoignage de Nathalie est si important
absolument génial de lire ce portrait et de voir que ce genre de job positifs se développent !! Tellement bien dans ce monde de requins …
Merci Lucy 🙂 Tu as raison ça fait un bien fou !
Je ne connaissais pas du tout ce métier et il à l’air vraiment passionnant ! Le bonheur quoi !
?
Je dois dire que son titre m’a d’abord laissée perplexe 😉
Il est vrai que je me méfie de la mode du bien-être des salariés en entreprises
Mais si ça peut aider …
Il y a des probabilités que le titre change au cours des années mais la fonction est tellement nécessaire.
Merci pour ce beau portrait d’entrepreneuse Lauriane et merci à Nathalie d’avoir partagé avec nous son expérience 🙂 C’est un métier dont je n’avais jamais entendu parler et qui est vraiment intéressant!
Bonne soirée!
Merci pour ton petit mot 🙂
En tant que Community Manager de ma société il m’arrive de temps en temps d’organiser quelques événements qu’on pourrait attribuer à un CHO, et c’est vrai que c’est assez plaisant !
C’est vrai que parfois il n’est pas nécessaire d’avoir le titre pour exercer la fonction. Le tout est que ça te plaise 😉
On en apprend vraiment tout les jours. De plus en plus de nouveaux métiers font leur apparition avec le temps. Celui-ci est très intéressant, elle ne doit pas s’ennuyer!
THreenity
Je suis bien d’accord avec toi ! Ça fait rêver 🙂
Merci pour cet éclairage !
En effet, j’entends de plus en plus de ce métier sans réussir à en comprendre tous les aspects.
Bon, maintenant, il en faut un dans toutes les entreprises 😉
Je suis ravie que tu ais pu y voir un peu plus clair 🙂
C’est super de faire connaître des professions pas très connues ! Surtout quand elles concernent le bien-être au travail; qui après une expérience qui a manqué de me coller dans le burn out, est sujet auquel je suis devenue très sensible.
Merci beaucoup 🙂
Quel beau métier. Et nécessaire, rien que dans mon entreprise ça pourrait être plus qu’utile. J’adhère à 100% à ce métier très intéressant.
Il faut en parler au RH 😉
Je n’avais jamais entendu parler de ce métier, c’est génial ! Elle doit vivre sacrément de choses passionnantes !
Oui je crois que l’un des « nouveaux métiers » les plus intéressants de ces dernières années.
Très beau métier. J’en avais déjà entendu parlé. Ca m’avait agréablement surprise. C’est bien que les choses bougent et que l’idée de bien-être au travail soit bien ancrée dans les esprits et non plus une utopie.
?
Oh que voilà une jolie découverte… Je ne connaissais pas du tout ce métier…
Ravie de te l’avoir fait découvrir ! 😀
J’aimerais tellement que plus d’entreprises soient ouvertes a ça ! Malheureusement l’esprit économique français en ait encore bien loin…
Je pense – j’espère – que ça va bouger avec le temps !
Je suis curieuse d’apprendre les apprioris sur ce métier… Je ne pensais pas qu’il puisse être mal vu !
En tout cas, Je trouve ce job très passionnant et indispensable dans une entreprise !
Oui moi aussi cela m’a surprise …
Je connaissais ce métier de nom mais c’est vrai que c’est tellement rare que je n’en savais pas plus. Belle interview encore une fois et belle découverte. Je suis sûre que c’est un métier plein d’avenir et les entreprises en ont bien besoin.
Merci beaucoup Nath 🙂
Super cet article, j’aime beaucoup comment les choses sont présentées ! Très beau parcours que celui de Nathalie en tous cas, et en voilà un métier qui a du sens 🙂
C’est exactement cela l’important : le sens !
Merci pour ton petit mot Céline 🙂
Je ne connaissais pas du tout ce métier mais cela me correspond tout à fait! Je suis sophrologue et j’avais proposé à l’entreprise où je suis salariée d’apporter du bien-être à mes collègues en stress, ils s’en fichaient! Remarque, c’était il y a quelques années…
Merci pour ton article.
Maryline
Ça vaudrait le coup d’en reparler aujourd’hui 😉
Un métier dont l’on entend depuis quelques temps de plus en plus parler, notamment à travers des reportages
au début je trouvais ça loufoque, mais finalement tout le monde a à y gagner, et ça doit être intéressant dans la pratique au quotidien
C’est exactement cela. Lorsque l’on creuse un peu, on se rend compte que ce métier est bien loin d’une coquille vide 😉
Ton titre m’a intriguée , je ne connaissais pas ce métier! ça a l’air fort enrichissant humainement parlant.
J’ai une question : concrètement à quoi ressemble une journée de CHO? Constamment à discuter et échanger avec les collègues pour les aider ou parfois seule à réfléchir aux solutions pour les aider?
J’ai toujours un peu de mal, même après lecture de l’article, à saisir le fonctionnement de ce métier ^^ » qui a l’air super prometteur!
Merci pour la découverte! :3
Rin
Merci Line ! Je suis convaincue que les entreprises vont changer radicalement de style de management dans les prochaines années, et remettre l’humain au cœur de l’entreprise.
Oui Lucy, c’est génial ! Avoir la chance d’exercer cette fonction donne des ailes pour aller travailler le matin.
Bonjour Amandine, je suis très heureuse que tu aies pu découvrir ce nouveau métier, qui devient de plus en plus répandu. Ce n’est pas tous les jours facile, mais c’est tous les jours enrichissant !
Je te comprends car j’ai eu un peu de mal avec le nom de la fonction au début. D’ailleurs, je préfère annoncer que je suis « facilitatrice de bien-être au travail ». Et si tu lis la réponse que j’ai faite à Discoverin, tu verras que c’est plus qu’une mode, ce nouveau métier répond vraiment à des besoins précis et légitimes.
C’est toujours un immense plaisir pour moi de faire découvrir ce métier, alors heureuse que le partage t’ai plu !
Tu as raison Threenity, je ne m’ennuie jamais ! Depuis que j’ai cette fonction, bien que certains jours, ce ne soit pas facile, je me lève chaque matin en me demandant quelles surprises me sont réservées dans les relations humaines.
Tu as raison Myriam, il en faudrait un dans chaque entreprise. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire qu’elle soit gigantesque. Par exemple, nous sommes seulement 13 dans la mienne (et 40 dans 1 an 1/2, dès la fin de la construction de notre nouveau centre sportif).
Lageekosophe, je comprends très bien ta sensibilité ! J’ai moi-même fait une dépression dont il m’a fallu 1 an pour me remettre, en raison d’un excès de travail (mais j’étais indépendante à ce moment-là). Cette expérience fait que je suis très à l’écoute de mes collègues…
Oui Yasmine, comme le dit Lauriane, tu peux en parler au RH ou à ton manager. Tu seras peut-être agréablement surprise, tout comme je l’ai été quand j’en ai parlé à mon manager (alors que j’avais des doutes sur l’accueil réservé à ma proposition).
En effet Nadia, passionnantes et surtout humainement enrichissantes ! La biodiversité n’est pas que dans la nature:)
Beauty Mag, cela vaudrait en effet vraiment la peine d’en reparler, en t’appuyant au besoin sur des références !
Tout aussi ravie Sandra !
Travel and Run, je suis convaincue que la mentalité va changer !
Oh que oui lesPetitesMainsdabord, c’est plus qu’intéressant, c’est motivant et enthousiasmant !
Merci Céline. Trouver du sens dans son travail n’est pas toujours évident. C’est pour cela que l’écoute, la reconnaissance et la valorisation sont si importantes en entreprise !
Eh oui Salomé, on croit encore souvent que le CHO est le GO du Club M….!
Bonjour Rin, merci pour ton commentaire ! Je te confirme, c’est humainement très enrichissant. Pour résumer, voici les missions du CHO : faire le lien entre les collaborateurs et le manager, s’assurer que les collaborateurs se sentent reconnus, valorisés, écoutés et trouvent du sens dans eur travail, agir si une difficulté se présente, permettre l’autonomie, la responsabilisation et la prise d’initiatives, être médiateur en cas de conflit (et oui, cela arrive:), encourager le travail d’équipe et les propositions collaboratives, permettre de concilier vie privée/vie professionnelle, veiller à la santé au travail, organiser des events ludiques et aménager un environnement de travail plaisant, réaliser une petit journal interne fun. Comme tu le vois, il n’y a pas le temps de s’ennuyer !!!! Pour répondre à ta question, ma journée de CHO n’est jamais la même. Il y a des moments de partage en tête-à-tête, quand un.e collègue vient me confier une difficulté, il y a des moments de convivialité, quand je partage par exemple la pause-déjeuner avec une partie de l’équipe, il y a des réflexions en groupe, avec mon manager, avec moi-même:). Le CHO cherche constamment à trouver des pistes pour améliorer la qualité de vie au travail en lisant beaucoup sur le sujet, en discutant avec d’autres CHO, en s’inspirant de sites. N’hésite pas à me demander des précisions si tu le souhaites !