Devenue une autrice et dessinatrice de manga française respectée et connue à l’international, VanRah a un profil atypique. Son opiniâtreté conjuguée à son talent ont fini par payer.
Envers et contre tous
Depuis toujours, VanRah aime le dessin. Son entourage n’a cependant aucun attrait pour les professions artistiques et l’encourage à poursuivre une filière « plus sérieuse ». Elle obtient un doctorat mais n’abandonne pas le dessin.
Exerçant en tant qu’ostéopathe pédiatrique spécialisée dans les déformations osseuses des nourrissons, VanRah continue de dessiner pour son plaisir, en autodidacte.
Elle commence à montrer ses dessins à ses amis et à ses petits patients.
De bouche à oreille, elle fédère ainsi une première communauté de fans. Cela lui fait franchir le premier pas : l’autoédition.
Ainsi, VanRah début en postant son premier comics « Neverend » sur la plateforme internationale de webcomics inkblazers (fermée depuis). Le webcomics demande moins de logistique que la bande dessinée traditionnelle. De plus, la mise en ligne des comics est gratuite.
C’est au moment où elle se lance dans la création de son manga « Stray Dog » que ses lecteurs l’encouragent à présenter son travail à des éditeurs.
Des comics aux mangas
Sans études dans le domaine artistique, VanRah rencontre une certaine résistance lorsqu’elle entre en contact à ses débuts avec les maisons d’édition françaises. Elle préfère alors se tourner vers d’autres pays avec une vision différente qui lui laisserait sa chance. Aux Etats-Unis, les auteurs apprennent en général sur le tas. Souhaitant améliorer ses compétences de dessinatrice, la jeune femme prend son courage à deux mains et contacte deux professionnels du comics qu’elle admire : Tony Daniel et Ivan Reis. Elle apprend l’encrage des comics de ce dernier et commence ainsi ses premiers contrats professionnels.
Bien qu’elle commence à gagner en notoriété dans le milieu du comics américain, VanRah décide de se tourner vers le manga.
Elle est séduite par le style plus dynamique de la bande dessinée japonaise. Le manga n’hésite pas à déformer les cases et à en faire parfois sortir les personnages si l’action le justifie. L’autrice pense que le manga permet de mieux s’identifier aux personnages, de briser ce mur qui est bien plus palpable dans le comics américain ou la bande dessinée belge.
VanRah s’étonne encore de l’exception française où tout le monde doit être passé par une école pour être crédible. Au Japon, Un maitre mangaka prendra comme assistant.e une personne passionnée et la formera au fur et à mesure.
Pour VanRah, son profil n’a donc rien d’atypique aux vues de ce qui se pratique à l’étranger. De plus, il est monnaie courante d’exercer pour les auteurs une autre activité professionnelle en parallèle. Forte de son expérience et du succès rencontré par ses œuvres à l’étranger, VanRah retourne plusieurs années plus tard toquer aux portes des éditeurs français. Cette fois, on lui fait meilleur accueil.
Le dessin est une activité passion mais si on souhaite en vivre, il faut montrer son travail et ne pas avoir peur d’être exposé à la critique. Il est important pour un auteur de savoir écouter son pubic. De trouver un équilibre
La grande persévérance de VanRah lui a permis d’être reconnue à sa juste valeur et d’enfin pouvoir dépasser ses a priori. En 2016, le prestigieux magazine japonais Shonen Jump plébiscite VanRah parmi 10 talents les plus prometteurs en matière de manga.
Un univers graphique riche
VanRah nourrit une grande passion pour la mythologie et les univers fantastiques. C’est donc tout naturellement que ces thématiques imprègnent ses œuvres. Elle revisite avec brio des récits légendaires en les transposant dans des milieux urbains.
Son œuvre la plus connue, Stray Dog, se base sur la légende de la bête du Gévaudan. La série éditée chez Glénat comporte 5 tomes avec un 6 ème en préparation. Elle a également réalisé une autre oeuvre « Ayakashi: Légende des 5 Royaumes » éditée en 2016 et travaille en tant que scénariste également sur les séries Mortician : The Dark Feary Tales et Stray Dog.
La carrière de VanRah est inspirante à plus d’un titre; son opiniâtreté a fini par payer et illustre parfaitement la maxime : « A coeur vaillant, rien d’impossible ».
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