Quoi de mieux pour débuter une nouvelle semaine que d’entrer dans la cuisine d’une jeune entrepreneure.
Aujourd’hui je vous emmène à la rencontre de Valentine Foussier, co-fondatrice de Mamie Foodie aux côtés de Johanna Pestour. Ces jeunes entrepreneures ont eu la bonne idée de créer un concept solidaire, goûteux, mais aussi très émouvant.
Si je vous parle de vos grands-parents, nul doute que vos yeux vont automatiquement se mettre à pétiller. Alors si je vous précise que nous parlerons de leurs petits plats, c’est la cerise sur le gâteau. En plus d’avoir l’eau à la bouche, inévitablement des souvenirs enveloppants remontent à la surface. Car on n’a encore rien trouvé de plus rassurant que l’odeur des plats qui mijotent chez nos grands-parents, n’est-ce pas ?
Dans ces repas il y a un ingrédient en plus : l’amour.
Chaque plat est avant tout un partage. En cuisinant ils nous racontent une histoire. C’est pour nous rappeler cette madeleine de Proust que les entrepreneures ont créé Mamie Foodie. Un service de traiteur pour les professionnels, où chaque plat est cuisiné par des grands-mères et même quelques grands-pères.
IL ÉTAIT UNE FOIS
L’aventure de Mamie Foodie a débuté sur les bancs de l’école. Valentine et Johanna sont alors étudiantes à L’École Supérieure de Commerce de Paris en option entrepreneuriat.
C’est en répondant à un exercice que l’idée leur est venue. « Nous étions un groupe de cinq qui devait se questionner sur la street food » se souvient Valentine. Immédiatement ils ont la vision d’une mamie à l’étranger qui cuisine sur son petit stand au coin de la rue. « Notre premier évènement s’est appelé « Mamie Foodie fait de la street food ». Ça a été un gros succès, on a eu pas moins de 150 participants » me raconte l’entrepreneure.
Lors de cette manifestation, huit grands-mères d’origines différentes cuisinaient leur spécialité. Tout le monde était très enthousiaste. Les clients comme les seniors qui sortaient de leur routine.
Dans l’équipe un duo complémentaire émerge.
Valentine, passionnée de cuisine depuis qu’elle est petite qui rêve d’avoir un restaurant et qui a fait ses stages dans ce domaine pendant ses études à HEC Montréal et Johanna très attachée au caractère social des entreprises. Toutes deux sont prêtes à entreprendre.
Epaulées par leurs camarades, elles font le grand saut, diplôme en poche, en se consacrant à 100% à Mamie Foodie.
Leur objectif ? Permettre aux grands-parents de partager leur passion.
La première idée des jeunes entrepreneures est de proposer des cours de cuisine tenus par des grands-mères.
Mais elles se rendent compte rapidement que cette activité serait difficile à gérer. Car leurs cuisinières favorites aiment faire leurs plats et desserts sans contrainte. Difficile d’établir véritablement une recette.
Valentine et Johanna décident alors de valoriser au mieux le savoir-faire des grands-parents en proposant un service de traiteur solidaire de qualité. Une évidence car « On ne connait pas de meilleure nourriture que celle de notre grand-mère. » souligne Valentine.
Mamie Foodie le service traiteur qui met à l’honneur la cuisine de grand-mère est né.
«
Au début on faisait essentiellement des évènements pour des espaces de coworking – comme Remix par exemple ou l’Anticafé par la suite – mais aujourd’hui on propose aussi nos services à beaucoup d’entreprises qui recherchent des offres différentes et authentiques. » m’explique Valentine. «
Ce que les gens apprécient dans le concept c’est que c’est à la bonne franquette, totalement différent des autres
prestations de traiteur. ».
DES GRANDS-PARENTS PAS COMME LES AUTRES
Mamie Foodie propose une réelle alternative aux personnes âgées qui s’ennuient, sont isolées et ont de petites retraites.
Chaque senior, doté du statut d’autoentrepreneur, prépare deux événements par mois. Ce qui lui assure un complément de revenu mensuel d’environ deux cents euros.
Mais ce n’est pas si facile de rencontrer ces mamies et papis cuisiniers lorsque les jeunes femmes lancent leur activité. Elles se rendent alors à des événements culinaires et font le tour des marchés à la recherche de leurs futurs collaborateurs. Mais pour trouver les grands-parents prêts à leur faire confiance, les entrepreneures se rapprochent très vite des associations.
Une belle intuition, car grâce aux Petits Frères des pauvres, une dizaine de grands-mères, de toutes les origines, débutent l’aventure à leur côté.
Le pari est réussi. Les jeunes filles sont heureuses d’aider des personnes en précarité économique tout en mettant en avant la cuisine du monde. Valentine et Johanna valorisent la diversité. Grâce à ce melting-pot, les histoires et les saveurs sont variées. On retrouve à la carte des plats exotiques, métissés et français. Mamie Foodie revendique une cuisine du monde.
Mais pour comprendre l’entreprise, il ne faut pas s’arrêter à l’activité économique de traiteur.
Mamie Foodie permet surtout de recréer des liens entre différentes générations. C’est une incroyable opportunité pour ces retraités passionnés qui relancent leur activité en partageant leur savoir dans un
climat bienveillant et une structure à taille humaine.
Bien plus qu’une startup, Valentine et Johanna ont créé un modèle économique, social, responsable et collaboratif basé sur le partage.
DERRIÈRE LES FOURNEAUX
Pour chaque prestation le rituel est le même. Les grands-parents se rendent dans les cuisines de Mamie Foodie où tous les aliments les attendent.
Une fois le tablier enfilé, les cuisiniers reprennent leurs habitudes. En oubliant presque qu’ils travaillent. Ne comptez pas sur les grands-parents pour reproduire une recette pas à pas. Résultat, on redécouvre une cuisine traditionnelle, aux proportions pas toujours millimétrées, mais tellement authentique.
Ces chefs du jour aiment avant tout transmettre leur savoir, un peu de patrimoine, échanger leurs conseils et faire tout cela un peu à leur sauce. Derrière chaque geste il y a une histoire. Avec Mamie Foodie la préparation d’un repas est plus que jamais une question de transmission.
Nos grands-parents sont d’une époque où on s’échangeait les recettes de mères en filles.
Aujourd’hui cette notion se perd au profit de la restauration rapide ou des plats cuisinés, car savoir bien cuisiner ne rime plus nécessairement avec « bonne à marier ». Pourtant, derrière les fourneaux il n’y a aucun clivage, aucun fossé générationnel. Chez Mamie Foodie on observe une réelle complicité entre les grands parents et les fondatrices qui les accompagnent au quotidien.
Valentine et Johanna ne font pas les choses à moitié. Pour aider les grands-parents elles passent aussi derrière les fourneaux et deviennent leurs commis. Un véritable échange intergénérationnel où les plus jeunes ressortent leurs carnets de notes, pendant que les seniors font leur recette de tête.
A TABLE !
Ce qui est particulièrement touchant dans l’initiative de Valentine et Johanna, c’est que les grands-parents ne sont pas cantonnés à la cuisine. Ce sont eux qui servent les convives.
Ce moment est aussi touchant que la première bouchée. C’est une façon pour les grands-mères et les grands-pères de rencontrer un nouveau public. « On veut que les grands-parents rencontrent les personnes qui dégustent leurs plats. Parce que ça leur fait plaisir, mais surtout parce que l’on a envie qu’ils soient félicités par les clients. » confie Valentine.
L’émotion est toujours partagée. Ils reçoivent les retours en direct des participants à l’événement et en échange ils ont la possibilité de raconter l’histoire de leur plat. Un moment convivial qui renforce les liens entre les grands-parents, chacun star de l’instant, et les personnes qui dégustent, ravies de retrouver des saveurs de leur enfance.
CRÉER DU LIEN, DU BON, DU BIEN
Plus qu’un business, Mamie Foodie est une véritable aventure.
Valentine a de quoi être fière de son statut d’entrepreneure solidaire.
« J’ai toujours eu envie de monter mon entreprise. Il y a eu des hauts et des bas, mais c’est notre bébé et on le fait toujours par plaisir. La principale qualité de l’entrepreneur est de savoir rebondir malgré tous les petits obstacles sur notre chemin.
Il y a aussi des moments géniaux. Ce qui me fait le plus plaisir c’est de voir que les grands-parents sont heureux de travailler avec nous. C’est magique ce moment où les clients les applaudissent et qu’ils ont les larmes aux yeux. Se rendre compte que l’on aide vraiment est incroyable. Le côté humain dans cette expérience est le plus important. » confie l’entrepreneure.
Merci à Valentine Foussier pour sa douceur et sa bienveillance
Le final c’est la cerise sur le gâteau ! C’est parfait de finaliser vraiment le projet en faisant se rencontrer les clients et les grands-parents ! Ça fait toute la différence à mon sens !
Je dois bien avouer que de savoir que les grand-mères rencontrent leur « public » m’a vraiment séduite aussi 🙂
très beau blog qui donne faim… hâte de voir des recettes de nos grand-mère…..
Promis je vais vous en partager quelques unes … 😉
Quel portrait authentique… Bravo!!!
Merci beaucoup 🙂
Merci pour ce super article. C’est juste génial, je suis une grande fan de la nourriture de ma grand mère donc je ne peux qu’être amoureuse de ce portrait incroyable !
C’est vrai que c’est un peu le meilleur des deux mondes 😀