Il est 20h, ce n’est plus l’heure de prendre un café, mais j’ai pourtant rendez-vous avec le fondateur de l’Anticafé, Leonid Goncharov.
On s’installe dans les canapés de l’établissement du Louvre, nouvellement redécoré – assiette de cookies mis à la disposition des visiteurs sur la table et citronnade à volonté – l’interview peut débuter.
Souvenir, souvenir
Si c’est la première fois que je rencontre son fondateur, l’Anticafé et moi, c’est une histoire qui date déjà de près de 4 ans. C’est en avril 2013 que j’ai poussé la porte de ce lieu flambant neuf, à deux pas du centre Beaubourg. A l’époque auto-entrepreneure, j’étais bien intriguée par ce lieu qui me permettrait de sortir de mon petit appartement sous les toits, pour travailler sereinement, avec la promesse de ne pas être distraite par la conversation de mes voisins de table d’un café parisien (ou du serveur qui ne comprend pas pourquoi je ne re-commande pas, alors que cela fait deux heures que, sur la terrasse, je pianote sur mon clavier).
Je ne suis pas déçue. L’ambiance y est conviviale, la décoration rustique, industrielle et bobo à la fois. Autour de moi, principalement des créatifs ou des gens du monde du digital (les premiers CM freelance et blogueurs se reconnaîtront). Le lieu a un sacré potentiel. Un espace plutôt neutre, sans bruit, avec une bonne connexion wifi, des jeux de sociétés à disposition et surtout de la nourriture et des boissons à volonté. Le tout pour 4€ de l’heure.
Au fil des années, je déserte quelque peu le lieu, du fait de mon changement d’activité, mais le concept et le modèle économique, lui, est toujours bien en place. Si bien que l’Anticafé Beaubourg fait des petits. De quoi permettre à Leonid, quatre ans plus tard, de voir les choses en grand.
Leonid, un business man précurseur
Leonid Goncharov est ukrainien. Bien qu’il n’ait que 27 ans, ce n’est pas à sa première affaire. Accrochez-vous !
« C’est ma troisième société. J’aime créer des choses qui m’amusent, mais qui répondent aussi à un véritable besoin. J’ai créé ma première entreprise à 17 ans. »
C’est après avoir vendu l’une de ses sociétés que Leonid décide de venir à Paris pour faire un second master. « Etant dans un petit appartement, j’ai dû trouver un lieu calme pour travailler seul, mais aussi monter des projets de groupe. Ne trouvant pas de lieu correspondant à mes attentes, je donnais rendez-vous à mes amis au fast food pour profiter de la connexion wifi. » m’explique-t-il.
Une anecdote qui parle sûrement à bon nombre de parisiens. C’est à ce moment que l’idée de créer l’Anticafé lui vient. Car si à l’époque les espaces de coworking fleurissent comme des champignons, en périphérie des centres villes, Leonid souhaite avant tout un lieu cosy, accessible et sans engagement. « En proposant des bureaux partagés, le coworking implique une certaine barrière psychologique et financière dès l’inscription ». Si certains espaces de travail partagé commençaient à évoquer la possibilité de payer à la journée, aucun lieu, idéalement situé, ne proposait des forfaits à l’heure. Un manque de liberté que Leonid à bien du mal à accepter.
La naissance du café coworking
Quelques mois plus tard, le premier café coworking fait son apparition au cœur de la capitale. L’Anticafé Beaubourg ouvre dans une petite rue calme, pourtant très proche du parvis du Centre Pompidou. Cette ancienne galerie d’art est l’emplacement idéal.
On s’y sent tout de suite bien. Et pour cause. Leonid s’est attaché à ne pas reproduire les codes d’un bureau trop studieux, pour au contraire, lui donner la touche cosy d’un QG entre amis, tout comme le mythique café Central Perk de la série Friends.
Avec sa formule « A l’Anticafé vous payez seulement le temps passé (3 à 5 euros l’heure), tout le reste est compris ! » on pouvait redouter la cohue des Parisiens venus passer une heure à jongler entre cake, cappuccino et tartines de pâte à tartiner (Quand on connaît le prix d’un soda en terrasse dans la capitale, on ne leur en voudrait presque pas). Pourtant, il n’en est rien – et même si c’était le cas, les excès seraient aussi bien compensés par les workeurs qui ne décollent pas de leur écran de la journée, en oubliant même de grignoter.
Car cette accessibilité n’attire pas que les étudiants ou les touristes. Beaucoup de professionnels, en freelance ou non, se retrouvent à l’Anticafé. Grand nombre de startup ont d’ailleurs monté leur petite entreprise, entre ces quatre murs.
« En phase de projets, ils viennent quelques jours dans la semaine, travailler à l’Anticafé. Lorsque leur entreprise commence à grandir et qu’ils ont des employés ils passent alors dans des espaces de coworking plus traditionnels. Les personnes en télétravail apprécient elles aussi beaucoup notre espace car c’est idéal pour travailler et recevoir un rendez-vous. ». Ainsi de nombreux entrepreneurs – comme le révèle la série Caféin produite par l’Anticafe – ont privilégié ce concept, au coworking.
D’ailleurs Leonid souligne la différence entre ces deux types d’espaces. « S’il est vrai que nous avons un lien, ce n’est ni le même produit, ni le même service, ni même, la même cible ».
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L’Anticafé un incroyable développement
L’Anticafé s’est aussi des chiffres qui donnent le tournis. Tout comme le parcours de son fondateur. Ça va vite et c’est ambitieux !
Avril 2013 : Ouverture Beaubourg • Paris
Mars 2014 : Ouverture Louvre • Paris
Juin 2014 : Ouverture Roma (Italie)
Septembre 2014 : Ouverture Olympiades • Paris
2015 :
Après ces quatre premiers établissements Leonid, sûr de son concept, met en place la franchise Anticafé.
Mais le business man ne laisse rien au hasard. Pour que chaque client se retrouve toujours dans la même atmosphère avec les même prestations – même lorsqu’il part en vacances -, Leonid s’assure personnellement que tous les établissements aient le même objectif et défendent les mêmes valeurs. « Avant tout, je demande au propriétaire et aux employés : Quelle est votre définition de l’Anticafé ? Il faut que la réponse matche ! Il n’est pas forcément question d’expérience. »
La décoration fait, elle aussi, partie du cahier des charges. « On a une équipe de designers partenaires, le collectif BonkersLab, qui décore tous les Anticafés ». Une signature qui nous permet de toujours se sentir un peu à la maison.
2016 :
L’Anticafé Aix-en-Provence ouvre ses portes,
ainsi qu’un cinquième établissement parisien : République • Paris
Novembre 2016 : l’Anticafe remporte le prix du « mentor » au Blue Ocean Awards 2016
Très prochainement : Un établissement ouvrira ses portes à Lyon puis à Bordeaux (un établissement financé par une opération de crowfunding)
En ce début 2017, ce seront Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Lille qui accueilleront un nouvel établissement.
Au cours de l’année : Le Portugal sera le troisième pays européen à ouvrir un Anticafé et mon petit doigt me dit que la tournée européenne ne fera que commencer…
Leonid me laisse sur ce suspense, le sourire aux lèvres. Nul doute qu’un nouveau projet est déjà en construction dans l’esprit de cet hyperactif qui s’implique toujours à 100%.
Pour rester informer des prochaines ouvertures et découvrir le calendrier des nombreux événements qui se tiennent dans tous les espaces (conférences, ateliers, concerts, jeux de société, théâtre, vernissages, culture startup…) rendez-vous sur le site : https://www.anticafe.eu/
Alors ça, c’est absolument génial ! Je ne connaissais pas et j’aurais aimé trouver ce genre d’endroits quand j’ai créé ma petit auto-entreprise. Comme il le souligne, les espaces de coworking que j’ai pu croiser, nécessitent généralement un engagement plus important.
Je suis ravie d’apprendre qu’un tel endroit va s’installer à Lyon car je saura maintenant où aller pour mes rendez-vous avec mes clients !
Merci
Génial ! Je suis ravie que tu ais découvert ce lieu grâce à mon article 🙂 N’hésite pas à me raconter lorsque tu iras à celui de Lyon.
Cet endroit à l’air top et à 27 ans je ne peux que lui tirer mon chapeau c’est juste impressionnant
En effet ! Une belle façon de nous rappeler que tout est possible ?
j’adore le concept. au Portugal, affaire à suivre. malheureusement, se sera sûrement à la capitale, et moi je vis au Nord.
Si jamais tu peux y passer quand même n’hésite pas à me raconter ?