Cette photographe, qui n’a peur de rien et de personne, je l’ai rencontré la première fois lors de sa première conférence sur le blogging.
Bien que stressée par cet exercice, tout nouveau pour elle, Stéphanie Pfeiffer était pleine d’énergie. Un trait de caractère qui explique sûrement sa capacité à aborder les inconnus pour leur tirer le portrait en pleine rue.
Et surtout qui fait qu’ils acceptent !
Pas gagné pour des Gueules de Parisiens…
L’histoire débute pourtant à l’autre bout du monde, en 2012.
Aux Etats-Unis, pour un échange universitaire, Stéphanie décide de capturer dans les rues de Philadelphie et New-York, les looks et les attitudes des passants. Comme un véritable pied de nez à cette phrase que lui répétait son père « On ne parle pas aux inconnus », elle ose. Peu importe le rang social ou les influences stylistiques, sur ses tirages on retrouve des jeunes d’Harlem et Brooklyn comme des dames très chics, sorties tout droit de la série Gossip Girl, de la 5eme Avenue.
Elle fait ainsi de sa passion un sujet de mémoire nommé “Daddy Said Don’t Talk To Strangers”.
De retour à Paris, Stéphanie est embauchée par My Little Paris.
Vous reconnaissez sa frimousse croquée par l’illustratrice Kanako KUNO ?
Bien qu’elle ne soit pas dans le service éditorial, la rumeur court que le média souhaite adapter, dans les rues de Paris, Humans of NY – le travail d’un photographe new-yorkais qui fait le buzz en photographiant des passants. Stéphanie glisse tout de même qu’elle avait fait cela, bien avant Brandon Stanton, et montre à ses collègues les photos de son séjour New-Yorkais.
La rédaction accepte de lui donner cette mission. Stéphanie part à la recherche d’un profil et le rencontre sur le quai du métro. Après avoir discuté, le rendez-vous est pris pour un shooting « street style ». Le sujet arrive hyper looké avec pas moins de cinq tenues. Tout est posé, aucune spontanéité. Stéphanie ne s’y retrouve pas. Elle demande alors qu’on lui fasse confiance, sur un essai, de faire les choses à sa manière.
Elle part donc arpenter les rues, l’appareil photo autour du cou. Stéphanie reprend ses marques. Elle croise le regard, l’attitude et le style de plusieurs inconnus et leur propose de poser : tout de suite, maintenant, sans fioriture.
De retour à la rédaction, tout le monde est convaincu. Stéphanie a un style et un don : celui de rassurer en quelques minutes et de savoir capturer l’instant. Le résultat : une photo authentique qui raconte une histoire !
Il faut dire que Stéphanie s’en donne les moyens « Battre le pavé du lever du jour à la tombée de la nuit, juste pour rencontrer des gens, ça me fait vibrer. Capturer des petits moments d’humanité dans le métro, ça réchauffe mon cœur quand il fait 0 degré. » confie-t-elle.
Stéphanie ouvre alors son blog, publie par la suite 130 portraits dans la newsletter My Little Paris et active son compte Instagram où l’on croise régulièrement des parisiens qui passent, par hasard, devant l’objectif. Enfin, pas n’importe lesquels !
Ceux qui ont du chien, comme le dit si bien Stéphanie.
Les légendes sont également très importantes, dans le travail de Stéphanie.
En nous donnant du contexte Stéphanie nous invite à la suivre dans son safari urbain, qui nous démontre que « Non », les parisiens ne sont pas que ces clichés qui font la tête, légèrement mal élevés et qui répondraient du tac au tac « Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? »
Pour en être convaincu, je vous invite à vous rendre à l’exposition « Gueules de Parisiens » qui se tient tout le mois au Pavillon des canaux – ce lieu que j’aime tant pour sa chaleur et ses belles couleurs.
En bonus, le jeudi 16 février une vente aux enchères exceptionnelles sera réalisée. Une bonne excuse pour les retardataires de cadeaux de saint-valentin de se faire pardonner.
Pour adopter une gueule de parisien rendez-vous à partir 19h30, jeudi, au Pavillon des Canaux avec au moins 1 euro dans votre porte-monnaie – c’est le prix auquel débute l’enchère. En plus de pouvoir se faire plaisir, ça sera l’occasion de faire une bonne action, car une partie des ventes sera reversée à l’association Art en Marge, qui favorise la réinsertion des sans-abris par la photographie.
Pas d’excuse, on se retrouve là-bas !