Vous avez peut-être déjà entendu ce nom, mais que signifie-t-il exactement ?
Le mot urbex, contraction de « urban » et « exploration », a été inventé dans les années 90 par Jeff Chapman, dit Ninjalicious, explorateur urbain et fondateur du fanzine Infiltration. Il s’agit d’une discipline qui consiste à explorer des territoires urbains normalement inaccessibles et fermés au public.
Ces disciples sont des Yamakasis de la photographie et de la vidéo qui prennent souvent, pour une capture époustouflante, de véritables risques. Que ceux-ci soient physiques ou juridiques, il est important de ne pas les minimiser. Bien que devenant de plus en plus populaire, l’urbex n’est pas une discipline qui se pratique à la légère.
Car derrière le mot « abondonné » il y a toujours quelqu’un, un responsable légal. Que cela soit l’état ou un propriétaire, rentrer dans un espace privé sans autorisation est bien une infraction.
Les lieux visités par les explorateurs sont souvent des maisons abandonnées, usines désaffectées, des anciennes cliniques …
Si l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le 14eme arrondissement de Paris, n’avait pas été réhabilité en village solidaire, nommé Les Grands Voisins – à découvrir ici – nul doute qu’il aurait s’agit d’un des lieux favoris de ces acteurs.
Comme toute activité réservée aux initiés, l’urbex a ses règles.
La communauté n’hésite pas à diffuser largement ses principales interdictions : « Il est interdit de voler, dégrader et il est demandé de ne laisser que des traces de pas lors de vos passages dans les lieux abandonnés » « ne rien prendre si ce n’est des photographies ».
Une charte éthique qui parait évidente, mais qui souligne, avant tout, la démarche respectueuse des explorateurs qui souhaitent avant tout sublimer les lieux qu’ils découvrent en les photographiant, plutôt que de se les approprier.
La discrétion est de mise. Souvent ces aventuriers urbains prennent plus de temps à observer qu’à shooter. Il s’agit avant tout d’une mission d’infiltration qui débute bien avant de se rendre sur le lieu. Si certains font des échanges d’adresses, ce n’est toutefois pas une démarche déontologique dans cette discipline pour les puristes. L’activité débute avec la recherche du lieu.
Pour cela leur meilleure arme est la veille, et cela sur tous les médias. Un reportage à la télévision peut mettre la puce à l’oreille, tout comme une brève dans un journal local sans oublier Google. Mais les pépites se trouvent souvent au hasard de longues promenades.
Le matériel n’est pas accessoire.
Il vous faudra idéalement vous munir d’un appareil photo et d’un objectif grand angle, mais aussi un objectif macro, d’une batterie de secours, d’une carte mémoire de secours, d’un déclencheur à distance, d’un trépied, d’un sac à dos, d’une bonne paire de chaussures, d’une lampe torche et d’un kit de premiers secours.
Mamy, de la chaîne YouTube Mamytwink, n’hésite pas à faire de la prévention en proposant un guide pour les explorateurs. Il explique : « En un an, j’ai vu énormément de gens se lancer dans l’exploration urbaine. Je suis aussi tombé sur beaucoup de vidéos où des jeunes ne respectaient pas les règles de base de l’Urbex, allant parfois jusqu’à mettre leur vie en danger. C’est ce qui m’a motivé de faire cette vidéo ! Même si la plupart de mes conseils relèvent du bon sens, cela me paraissait important de les partager avec vous. »
Les masques, font également partie de l’attirail. Cet accessoire est devenu un véritable emblème de la communauté. Si chacun révèle aujourd’hui sa personnalité avec des modèles originaux, le masque à gaz reste l’emblème de l’exploration urbaine.
Photo : Urbex Session : An Abandoned World – un duo qui fait un travail fascinant
Lorsque l’on contemple des photos d’explorations urbaines on a immédiatement l’impression que le temps s’est arrêté.
On peut alors s’imaginer l’histoire du lieu. C’est toute la magie de ces photographies. Ces lieux retracent également une histoire. On y retrouve souvent le passé d’une ville industrielle par exemple. Les explorateurs sont autant des passionnés de l’image que de l’Histoire.
Les incroyables photographies de l’artiste Thomas Jorion, découvert à la première édition du Festival Circulation(s), sont des incroyables témoignages du passé.
Aujourd’hui, l’urbex ne se révèle pas que sur papier glacé, la vidéo est aussi un canal privilégier pour ces aventuriers urbains.
De plus en plus de YouTubeurs s’adonnent à l’exploration urbaine.
Le YouTubeur le plus reconnu pour cette pratique en France est McSkyz.
Si la majorité s’affaire à respecter les codes de l’urbex, cette nouvelle vitrine pour la discipline n’est pas toujours appréciée. Car pour faire sa place sur YouTube certains vidéastes n’hésitent pas à ajouter des effets, ou crier à « la chasse aux fantômes ».
Des vidéos qui « likent », mais qui ne sont pas vraiment valorisantes pour cette discipline, avant tout, artistique.
Et vous que pensez-vous de l’urbex ?
Photo de couverture : ©Thomas Jorion
Franchement, j’adore ton article ! Ca fait plusieurs années que l’URBEX m’attire mais je suis un peu trouillarde.
Un jour peut-être, en attendant, je me contente de regarder les belles photos !
Le plaisir est aussi dans la contemplation des belles images que les explorateurs nous rapportent 😉 Merci beaucoup pour ton commentaire.
J’adore l’Urbex ! Découvrir, inventer, imaginer… Malheureusement je n’ai pas assez de temps pour partir à la chasse au vieilles pierres, mais j’aime beaucoup lire et voir les explorations des urbexeurs. Je trouve les montages vidéos d’Anil vraiment incroyable, ils sont de qualités avec du contenu. Si tu ne l’as pas vu, et bien sur si elle t’intéresse, je te conseil la vidéo d’Anil sur Tchernobyl. Je suis également Mamy, ses connaissances en histoire me passionne ^^ Bravo aussi pour ton article et tes photos of course 😉 Pleins de bisous et bonnes futurs explorations ^^
Olala j’ai vu le documentaire d’Anil sur Tchernobyl évidemment il est vraiment époustouflant. Je suis ravie que mon article t’ait plus, cette pratique est de plus en plus répandue mais on ne connait pas toujours tous les codes. C’est encore plus appréciable après 😉 A très vite !
Coucou !
Pour ma part je pratique l’urbex depuis mes 18 ans et comme tu dis je ne suis pas complètement pour cette nouvelle mode d’en parler partout. De plus en plus de lieu son jeté en pâture et dégradé car le secret est perdu.
Julie – Comme on est
En effet, il est important de garder ses petits secrets ! Ça fait tout le charme de la pratique 😉