Il y a quelques semaines j’ai lancé une bouteille à la mer. Ou plus précisément, j’ai posé une question aux makers qui me suivent sur les réseaux sociaux :
« Avez-vous pris une décision, où vécu un événement, qui a changé le cours de votre vie ? »
Les réponses ont été nombreuses et m’ont prouvé (une fois de plus) à quel point rien n’est jamais écrit.
Je peux vous révéler qu’en lisant certains témoignages j’ai eu de véritables frissons. Tout d’abord, parce que j’ai pu me reconnaître dans certains récits, mais surtout parce que je me suis rendu compte que mon tour pourrait bien arriver… C’est pourquoi aujourd’hui j’aimerais partager avec vous ces histoires qui nous donnent espoir ou nous rassurent en nous démontrant que nous ne sommes pas seul.
« Le jour où » est une nouvelle série qui met la lumière sur des personnes qui s’apprêtent à toucher du doigt leurs rêves et qui ont osé (re)prendre les reines de leur vie pour atteindre leur objectif.
Pour ce premier épisode, je vous propose le témoignage de Laure. Une personne lumineuse que j’ai eu la chance de rencontrer lors d’une Power Party. Ce qui est incroyable c’est que lorsque l’on rencontre quelqu’un pour la première fois nous connaissons rarement son passé. Pourtant, nous ne pouvons nous empêcher de l’imaginer. Bien que nous n’ayons pas toutes les cartes en main, admiratif, nous allons souvent jusqu’à nous comparer… « pourquoi elle y arrive, alors que moi je ne suis pas encore à ce niveau ? ».
La réponse est souvent que vous n’êtes pas au même chapitre de votre histoire. Tout simplement…
Voici le récit du chapitre qui a changé le cours de l’histoire de Laure Thirion.
« Une chute sur les voies du RER C, matérialisant un burn out que je n’ai pas senti venir, a été l’élément déclencheur du virage à 180 degrés que j’ai pris dans ma vie professionnelle.
Anciennement assistante de direction dans diverses sociétés, j’ai toujours su que je n’étais pas forcément à ma place. Je m’ennuyais souvent et je n’arrivais pas à rentrer dans la case « corporate », ce qui m’a valu pas mal de situations d’incompréhension et de rejets avec la hiérarchie. Je travaillais vite, j’atteignais mes objectifs, mais j’étais constamment dévalorisée et discriminée financièrement. Jusqu’au jour où mon corps a dit stop.
Les signes avant-coureurs, je ne voulais pas les voir mais avec le recul, moi qui ai toujours eu beaucoup d’énergie, je me sentais vide, et j’étais fatiguée, très fatiguée. Parfois, je me sentais également comme « anesthésiée ». Comme si je ne ressentais plus rien. J’avais l’impression de flotter, d’être à distance de moi.
Je me disais « c’est cyclique, ça passera ».
Quinze jours avant l’accident, j’avais dansé sur scène et vécu des émotions fortes et belles. J’avais aussi participé à un séminaire de développement personnel durant lequel l’intervenant nous invitait à nous poser de vraies questions sur nos véritables aspirations, nos désirs de vie, nos « rêves », nos domaines de cœur. Donc j’étais « tiraillée » d’un côté par mes envies d’aller vers moi-même (mes rêves, mes désirs, mon besoin de changer) et la réalité brute (mon job, les conflits hiérarchiques, l’ennui, la sensation d’être en prison et de perdre mon temps).
Bien-sûr j’ai souffert des injustices de ma hiérarchie, mais j’avais également ma part de responsabilité dans la mesure où je n’osais pas franchir le pas. Je savais que le monde salarial ne me convenait plus, mais je n’en bougeais pas pour autant. Jusqu’au jour où cet accident m’a mise face à mes responsabilités, c’était comme si mon corps me disait : « soit tu restes et tu arrêtes de te plaindre, soit tu bouges ».
Après l’accident, j’étais sonnée. J’ai réalisé que j’avais bien failli passer sous un train et je m’en suis voulue. J’étais en colère contre moi : « comment as-tu pu laisser les choses aller jusque-là ? » Voilà le genre de réflexion que j’avais. Pendant ma convalescence qui a duré 1 mois, je suis entrée en phase d’introspection. Je me suis posée et écoutée.
Je me suis écoutée avec tout mon corps, toute ma sensibilité, toute mon intuition. J’ai arrêté d’écouter l’extérieur, j’étais concentrée sur l’intérieur. Inconsciemment, ma décision était prise le jour même de l’accident quand j’étais à l’hôpital : quitter mon job pour créer mon projet. C’était vital.
J’ai vite repris mes cours de danse, même avec un bras dans le plâtre et des traces encore visibles de ma chute, parce que j’en avais besoin pour me rassurer, parce que ça me faisait du bien. Et physiquement, j’ai très vite récupéré.
Ce qui m’a sauvée, c’est le dialogue que j’ai toujours entretenu avec mon corps grâce à la danse. J’ai toujours dansé, pratiqué, donné des cours, et aussi dansé sur scène quand l’occasion se présentait. Et c’est à ces moments que je me sentais vivante. D’ailleurs lorsque j’ai eu mon accident, la première réflexion que je me suis faite a été « pourrais-je redanser ? » Il n’était même pas question pour moi d’imaginer arrêter la danse. C’est là que j’ai compris que la danse allait désormais avoir une place d’honneur dans ma vie.
Lorsque j’ai repris mon travail après l’accident, j’étais déjà partie dans ma tête. Je n’ai pas attendu longtemps pour parler à ma hiérarchie et leur dire que je voulais partir. Le temps que tout se mette en place, cela a pris six mois. Mais dès que la décision a été prise je me suis sentie mieux.
J’ai donc quitté mon emploi en octobre 2017 et mon premier événement a eu lieu en juillet 2018. Entre temps, je me suis formée, j’ai créé un blog, et je travaillais sur la com’, les réseaux sociaux, la partie juridique. En moins d’un an, j’ai identifié le cœur du projet, le positionnement, les offres, la cible et j’ai expérimenté mon premier événement. Je ne sais pas si c’est long ou court comme délai, je l’ai fait comme je le sentais, à mon rythme.
J’ai quitté mon job salarié, j’ai créé mon projet, et non seulement je suis en train de réaliser mon rêve mais en plus je sais que je peux aider d’autres femmes qui sont dans le doute, la stagnation et qui sentent qu’elles doivent prendre un nouvel élan.
Enfant, j’étais quelqu’un d’excessivement timide, les professeurs remarquaient rarement ma présence tellement je me faisais toute petite. Ce « handicap » comme je l’appelais à l’époque, a pourtant développé chez moi une écoute de l’autre très développée. Je ne parlais pas, ne m’exprimais pas, mais j’écoutais, par le corps, je captais les énergies autour de moi, je ressentais tout. Et la danse a amplifié cette aptitude un peu singulière en développant ma conscience corporelle. Elle m’a aussi aidée à gérer mes émotions.
Je crois que tout est dans le corps. Le corps envoie des messages que nous ne savons pas forcément lire parce qu’aucune institution ne nous apprend cela. Nous sommes bien trop dans l’intellect et le mental.
A travers des stages, des cours ou des événements autour de la danse, j’apprends à mes clients à lire leur corps, à s’écouter, à prendre conscience qu’ils ont tout en eux et que les réponses sont finalement rarement dehors, mais bien dedans, à l’intérieur de soi.
J’ai changé ma vie parce que je me suis écoutée. Je veux dire que j’ai eu une vraie écoute empathique avec moi-même, je me suis posée des questions simples et je me suis interdit de me mentir.
Bien-sûr, rien n’est facile et j’ai l’Everest à gravir mais je vibre, je me sens utile, vivante, même parfois inspirante, et mon dieu, qu’est-ce que ça fait du bien !
Je travaille aussi avec les enfants, car ils sont les adultes de demain, et pour moi le plus beau cadeau que nous puissions leur faire est de leur apprendre à s’épanouir, à aller vers ce qu’ils sont, et pas forcément vers ce qu’on veut qu’ils deviennent. »
Inévitablement, après ce récit, j’ai eu envie de poser une question complémentaire à Laure : Avais-tu des certitudes qui ont été remises en question après cet accident ?
Sa réponse fut immédiate :
« OUI, il y en a !! J’ai compris qu’on a TOUS, mais TOUS, une grande part de responsabilité dans ce qui nous arrive. C’est comme si tout était « designé » pour nous. Je savais que je devais partir de la société où je travaillais, mais je ne le faisais pas. Par peur, confort et paresse. Et ce sont des excuses valables oui, mais cela reste des excuses c’est-à-dire des mauvaises raisons. J’étais donc responsable de ma situation, puisque même en sachant qu’elle était injuste et injustifiée, je l’acceptais par mon non-mouvement. J’étais dans un rôle de victime que j’entretenais parce que c’était plus confortable que de sauter le pas et de tout changer.
A moi, il a fallu un vrai choc physique et émotionnel pour que je change ce refrain et que je me regarde vraiment dans le miroir sans me mentir. Que je m’écoute avec une vraie honnêteté et intégrité. Je crois que tout ce qui nous arrive (et surtout les coups durs) sont des opportunités pour changer quelque chose. Les pires situations peuvent parfois être des cadeaux cachés. Ce qui a fondamentalement changé c’est cette prise de conscience.
L’extérieur n’est pas responsable de ce qui m’arrive, je le suis moi et moi seule. Même si cela est parfois dur à entendre. Ensuite, il faut se pardonner, être gentil et bienveillant avec soi et lâcher-prise sur le passé, ne pas entretenir d’amertume, d’aigreur, de regrets. La magie opère quand on accepte notre part de responsabilité face à nous-mêmes, et quand on arrête de se raconter de fausses histoires. Cela ne veut pas dire que les choses sont faciles et se font toutes seules et mais je ne sais pas, c’est plus simple, comme si un brouillard épais s’effaçait pour laisser le soleil apparaître, c’est très imagé mais assez juste. Et je le sens comme une vraie transformation de l’intérieur qui, je le sais, servira l’extérieur, et ça c’est juste magnifique comme sensation. »
Je vous laisse sur ces frissons…
Elle s’appelle Laure Thirion, et elle a créé un projet autour de la danse nommé « condAnsé« .
Son site : www.condanse.fr / Sa Page Facebook / Sa Page LinkedIn
J’adore cette nouvelle série…
Les gens qui osent ça fait du bien au moral.
Bravo à Laure et à tous les autres.
Et merci à toi de les mettre en lumière !
Merci beaucoup ! Ravie que ce parcours puisse aussi t’inspirer 🙂
Oh mon dieu quel magnifique article ! Vraiment ! Dès les premières lignes j’ai su que j’apprécierais. Je l’ai lu d’une traite. J’ai été transportée par l’histoire de Laure qui est mêlée de beauté, difficultés et de courage. C’est beau. Je lui souhaite de tout coeur de réussir. Je me suis retrouvée dans certaines parties et waouh ça m’a donné envie de ne rien lacher et de continuer à tout faire pour réaliser ces projets qui me tiennent à cœur.
Un seul mot à dire à vous deux: merci!
Et je reviendrai lire cette série d’articles qui me séduit déjà.
Tia
Merci beaucoup Tia pour ton commentaire 🙂 Ca me touche beaucoup et je suis ravie que son histoire t’ait transporté comme je l’ai été.
A très vite pour un nouvel épisode.
Quel article motivant et inspirant! Cette nouvelle série est vraiment prometteuse. Bravo également à Laure dont l’histoire m’a bouleversée… dans le bon sens!
Merci Karine 🙂
J’adore ce genre d’article très inspirant 🙂 une histoire qui se termine bien, je lui souhaite plein de réussite !
Comme d’habitude j’ai adoré. Tes articles et tes portraits sont toujours extrêmement inspirants. Bravo à Laure qui aura su surmonté son accident pour en faire un atout pour réaliser son rêve. Les prises de décisions, risquées, sont souvent les plus justes qui nous emmène vers là où on doit être. C’est en tous cas ce que j’ai expérimenté moi même dans la vie. Merci pour ce portrait et cette rubrique. A très bientôt.
Tu as parfaitement bien résumé tout est dans la prise de décision. Je suis ravie que tu ais pu l’expérimenter aussi. J’espère que tu es aujourd’hui épanouie 🙂
Un magnifique article très intéressant, la peur de se lancer en paralyse plus d’un moi la première, à chaque fois que j’ai l’idée d’un projet pour mon avenir, un projet pour moi, pour ma futur vie pro, je fini par abandonné en me trouvant des excuses, simplement car j’ai peur, peur d’échouer, de me tromper, peur des regards et avis de mon entourage, je me met une telle pression qu’à la fin je ne fais rien, je reste à ma place dans ce quotidien qui pourtant me pèse un peu plus chaque jour. En tout cas félicitation à Laure et je lui souhaite pleins de réussite. 🙂
Je te comprends tellement Laurence. La peur m’accompagne également très souvent mais ce sont des histoire comme Laure qui me permettent au quotidien de les surmonter petit à petit. J’espère que ses mots pourront aussi te pousser à faire des petits pas pour atteindre tes rêves.
Toujours aussi géniaux tes articles. Bravo. Quelle belle leçon. Oui osons nous n’avons qu’une vie, alors go, go no limit
Merci beaucoup Céline. Je suis touchée que ça te plaise toujours autant 🙂
Hello !
Merci pour ce post qui va en inspirer plus d’une ! Moi y compris ! J’ai toujours peur de sauter le pas, mais c’est rassurant de voir que d’autres l’ont fait !
à très vite,
Lola
Merci Lola 🙂 Tu as parfaitement raison se rappeler que tout est encore possible est fondamental.
Un véritable article coup de poing; et en même temps qui concerne un nombre croissant de personnes… magnifique témoignage, très utile…
Merci beaucoup Farah 🙂 N’hésite pas à partager cet article. Comme tu le dis si bien il est important que ce témoignage résonne…
Cet article est vraiment très inspirant et rappelle qu’il faut croire en ses rêves 🙂
Claire
Tout à fait Claire 🙂 J’espère que tu as la chance de toucher du bout des doigts tes rêves également.
Coucou à toutes, vos commentaires me vont doit au cœur, car chargés de bienveillance et d’empathie. Je voulais donc vous remercier toutes pour vos mots, vos encouragements, vos belles pensées. Je vous encourage toutes à aller vers vos choix les plus chers, vos désirs les plus précieux, ce qui fait sens pour vous. Ne cherchez pas trop à savoir comment mais plutôt pourquoi, moi, cela m’a beaucoup aidée. N’hésitez pas à me poser vos questions si vous en avez, je serais ravie de vous aider du mieux que je peux. Des bisous, Laure.
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