La phrase « Si ce n’est pas parfait, ça ne vaut rien » est votre devise ? Le moindre accro dans vos plans se transforme en drame ? Vous ne savez pas dire non de peur de froisser, vexer ?
Si vous vous reconnaissez dans ce comportement, c’est que vous souffrez peut-être du « syndrome de la bonne élève ».
Voilà une appellation flatteuse, qui qualifie pourtant un véritable fléau touchant majoritairement la gent féminine.
A force de tout accepter, elle passe pour la gentille employée à laquelle on ne fait plus vraiment attention. Dépression et burnout peuvent même se profiler… Ne vous laissez pas briser par ce mal !
Nous vous avons déjà donné des conseils pour surmonter votre syndrome de l’imposteur, voici quelques clés pour briser celui de la bonne élève.
Le complexe de la bonne élève, d’où vient-il ?
Ce n’est pas un secret. Depuis la petite enfance, la plupart des filles sont encouragées à être discrètes, à l’écoute, attentionnée, appliquée et obéissante. Au contraire, en général, les petits garçons sont poussés à l’extraversion, à occuper l’espace. Une autorisation à la désobéissance que résume bien l’expression anglo-saxonne « Boys will be boys ».
Les traits de caractère que l’on valorise chez les filles correspondent bien au système scolaire et pendant une grande partie de leur vie elles sont donc récompensées pour cela.
Pourtant dans le monde de l’entreprise ou de l’entreprenariat, être considérée comme « scolaire » n’est pas positif. Sans compter que c’est aussi, être associée à une image enfantine.
Dans la série de podcast « Les règles du jeu » de Génération [XX] Clara Moley l’explique dès le début : « Le monde du travail, ce n’est pas l’école, il obéit à ses propres règles ». Cette affirmation est d’autant plus vraie lorsqu’on est indépendant.e.
Une fois conscient.e de cela, il est possible petit à petit de ne plus être affecté.e par ce « syndrome », afin de s’épanouir en entreprise et dans l’entreprenariat.
Comment apprendre à se détacher de cette posture ?
Utilisez votre perfectionnisme et votre esprit d’analyse à bon escient.
Posez-vous, écoutez des podcasts, observez les personnes qui évoluent rapidement dans votre entreprise et essayez de comprendre les règles du jeu. Vous verrez peut-être qu’une personne qui sait réseauter à la pause-café est plus valorisée que celle qui boucle tous ses dossiers en temps et en heure, sans jamais sociabiliser.
Après tout, la reproduction est la base de tout apprentissage. Bien entendu, il n’est pas question de se transformez en quelqu’un d’autre. Toutefois, copier certains comportements et codes, peuvent être d’une grande aide, pour commencer, lorsque l’on se sent perdu.e.
Trompez votre système de pensées.
Avez-vous tendance à dénigrer votre travail, à tel point que vous vous sentez dans l’obligation de travailler beaucoup plus que les autres ?
Si oui, nous vous conseillons de regarder votre travail comme si c’était un.e proche qui l’avait produit. Peut-être que vous trouveriez ce business plan tout à fait clair et satisfaisant si un.e ami.e vous le présentait. Même si son travail méritait quelques ajustements, vous ne considériez surement pas cela comme une catastrophe.
Apprenez à dire non.
Cela peut se révéler très difficile pour le, ou la, bonne élève qui sommeille en vous. Pourtant, il est primordial de ne pas tout accepter de peur d’être moins apprécié.e.
Effectivement, peut-être que certaines personnes s’éloigneront si vous refusez de les aider systématiquement, mais vous gagnerez en respect. Votre temps et votre travail a de la valeur.
N’attendez pas une validation automatique.
Le barème des notes à l’école, peut avoir quelque chose de très confortable. En effet, elles nous donnent une preuve concrète de ce qu’est sensé valoir notre travail. Cette validation et cette valorisation, nous ne la retrouvons pas systématiquement au travail et il faut apprendre à vivre avec cela.
Votre travail peut être satisfaisant sans qu’on vous le rappelle à chaque instant. Toutefois, en cas de vrais doutes, n’hésitez pas à demander un entretien avec vos supérieurs.
Faites évoluer votre rapport à l’autorité.
Enfant, en tant que bon.ne élève vous considériez surement vos professeurs comme des êtres supérieurs, qui détiennent la vérité. Vous souvenez-vous du jour où vous avez rencontré un enseignant à l’extérieur de l’établissement ? Ce jour où vous vous êtes rendu compte qu’ils avaient une vie en dehors de l’école ?
Aujourd’hui, adulte, cette sensation peut quelque peu perdurer. Pourtant, vous devez réaliser que vos supérieurs sont des êtres humains comme les autres et que ça ne vous avantagera pas de les mettre sur un piédestal. Gardez votre esprit critique.
Assumez vos idées.
Affirmez-vous dans votre singularité. Ne chuchotez pas vos trouvailles. C’est en sortant des sentiers battus que l’on se fait remarquer. Osez dire que vous avez envie de nouvelles responsabilités si c’est le cas. Revendiquez votre travail, votre perfectionnisme ne devrait pas simplement servir les ambitions des autres.
Prenez des risques.
La prudence peut être utile, mais à force de trop planifier, d’analyser, d’étudier, d’aller à toutes les conférences sur votre sujet, vous reculerez toujours le moment de vous lancer. Nous sommes beaucoup à nous laisser trop facilement paralyser par la peur d’échouer. Notre conseil, particulièrement si vous êtes indépendant.e, dès que avez une idée, testez là. Ensuite, vous serez à même d’analyser le résultat et d’adapter ou redéfinir votre projet. Si vous êtes perfectionniste il vaut mieux vous confronter au plus tôt à la réalité afin de progresser.
Méditez.
Ce conseil peut paraître particulier, mais prenez le temps de vous arrêter. Respirez, fermez les yeux et imaginez-vous ayant atteint votre objectif. Que ressentez-vous ?
Essayez de vous voir le plus clairement possible là où vous souhaitez arriver. Essayez d’entendre les sons qui accompagnent cette victoire et sentir les odeurs. Maintenant essayez de visualiser le chemin que vous avez dû emprunter et les obstacles rencontrés, pour arriver à ce résultat. Après avoir fait ce chemin mental, vous vous sentirez plus serain.e pour appréhender les changements quotidiens nécessaires pour arriver à votre objectif et ne plus être la bonne élève que vous avez été.
Nous sommes conscientes que c’est un long chemin de déconstruction, bon courage, nous sommes ensemble.
Dites-nous tout, reconnaissez-vous dans ce complexe de la bonne élève ? Et vous, quelles sont vos astuces pour le dépasser ? 😊
Ah bah ça, je me reconnais complètement dans cet article. Je ne savais pas dire non. Mais c’est une erreur, car non seulement les personnes profitent de ta gentillesse, mais en plus, cela ne te valorise pas, car on croit que tu n’as pas de personnalité ou que tu ne pourras pas prendre d’initiatives. Du coup, personnellement, je me retrouvais tout le temps avec les tâches d’exécutante, que personne ne voulait faire.
Maintenant, j’ai réalisé que l’on n’obtenait rien comme ça, et sûrement pas le respect ou la reconnaissance de sa hiérarchie, même en trimant pour son boulot : ça fait plutôt l’effet inverse.
Osons dire stop et nous affirmer, surtout en tant que femmes, c’est le meilleur moyen de faire notre place dans le monde du travail !
Bonjour Magali, merci pour ton commentaire. Nous sommes beaucoup à être passées par là, la première étape est de le réaliser. Félicitations pour avoir appris à dire non ! Bonne continuation 🙂
Comme décrit très justement en début d’article, le déterminisme par le genre est très prégnant dans cette attitude. J’ai eu la chance d’avoir toujours été encouragée à speak up depuis l’enfance, mais cela peut dérouter à l’école, au travail où ce n’est pas censé être l’attitude des filles… Je suis maman de 2 petites maintenant et c’est un sujet qui me tient énormément à cœur ! Merci pour cet article 🙂
Merci Farah ! Tes deux petites filles ont bien de la chance d’avoir cette éducation. C’est comme ça que nous ferons évoluer la société. Bonne journée 🙂
Il y a quelques temps, je me serais reconnue. Mais les choses ont bien changé aujourd’hui et ce grâce au développement de mon blog, mon entrée dans le monde de l’entreprendrait, et aux personnes qui m’inspirent.
Même s’il reste encore quelques traces de cette élève modele
Bonjour Kennedy, ce n’est jamais évident de se détacher de son éducation mais tu as l’air sur la bonne voie. Nous te souhaitons beaucoup d’épanouissement dans ton activité !
Je ne savais que ce que je vivais portais un nom! Merci pour cette découverte car quelque part cela me permet de mettre des mots sur certains de mes maux… même si depuis ces dernières années (mois?) j’apprends tout doucement à dire non, à me moquer de l’opinion des gens (enfin de certains!) j’ai toujours cette pression: celle de vouloir être « parfaite » (du moins avec une certaine idée de perfection qui est la mienne!) pour les personnes qui me sont réellement chères… j’ai encore du chemin à parcourir!
Bonjour Karine, nous sommes heureuses que cette article ai pu t’éclairer. C’est la première étape d’en prendre conscience, nous t’envoyons de la force pour le reste du chemin ! 🙂