Si je vous dis « Burn-out » je prends les paris que vous sauriez immédiatement de quoi je vous parle… tant la sonnette d’alarme a été tirée ces dernières années pour dénoncer ce syndrome.
Le monde du travail ne fait plus vraiment rêver, si on tend l’oreille pour écouter les histoires de salariés poussés à bout par leur direction. La pression constante et la déshumanisation de certaines activités, dans le seul but d’augmenter les profits, devient bien trop courante.
Alors, lorsque l’on ne se sent pas submergé par le travail il semblerait que l’on devrait atteindre le graal. Tout le monde est conscient que se tuer à la tâche n’est pas recommandé… n’est-ce pas ?
Pourtant, parfois, l’inverse peut être tout aussi néfaste !
La cause de ce mal être ?
S’ennuyer au travail et ne plus être stimulé, au point de se remettre sans cesse en question et d’ébranler fortement sa confiance en soi. Dans ces moments de manque d’activité ou manque de sens dans ce que l’on fait, l’insidieuse dépression à tout le temps de s’installer confortablement.
Ces phénomènes, de plus en plus répandus, s’appellent le « Bore Out » et le « Brown Out ».
Ces concepts font parfois lever les yeux au ciel ou laissent sans voix ceux qui rêvent, depuis leurs vingt ans, de leur retraite. « Mais comment peut-on être épuisé d’en faire moins ? ».
Car oui, le bore-out est déclenché par l’ennui.
Si vous pensez qu’être payé à ne rien faire est une chance, vous allez rapidement changer d’avis en découvrant les symptômes du « Syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ».
Obligé d’être présent à votre bureau, sans pour autant avoir de travail, vous n’aurez alors qu’un seul objectif : « tuer le temps ». Les minutes dureront alors des heures. Un temps infini durant lequel vous aurez tout le temps de remettre en cause votre place et de vous interroger sur vos capacités.
En plus de perdre confiance, cette situation multiplie le stress. Comme une épée de Damoclès, cet ennui semble prédire la fin… d’une collaboration, d’un contrat ou d’une évolution possible.
Le bore-out reflète parfaitement l’expression « s’ennuyer à mourir ! ».
Mais le plus compliqué est qu’il est bien souvent difficile d’oser parler de ce mal-être. Comment assumer de se plaindre, alors que tant de personnes dénoncent le fait d’être exploitées dans leur milieu professionnel et que des millions de personnes rêvent de trouver un emploi ?
Pourtant, les conséquences du bore-out peuvent être désastreuses. Blotties dans la culpabilité, les personnes atteintes de ce symptôme sont souvent diagnostiquées très (trop) tardivement et finissent par avoir pour seul challenge d’arriver à se rendre au bureau.
Non loin de là, le brown-out pointe aussi de plus en plus le bout de son nez dans les entreprises.
Signifiant littéralement « chute de tension » ce syndrome se traduit par une intense perte de motivation, dû à un manque de sens dans son travail.
D’après le docteur François Baumann, auteur du livre Le brown-out : quand le travail n’a plus aucun sens paru aux Éditions Josette Lyon, cet état « exprime la douleur et le malaise ressentis suite à la perte de sens de ses objectifs de travail et à l’incompréhension complète de son rôle dans la structure de l’entreprise« . Un ressenti particulièrement accru pour les travailleurs qui effectuent quotidiennement des tâches répétitives et dévalorisantes au regard de leur diplôme ou de leur expérience.
On peut alors s’imaginer un profil type de victime de brown-out : dépassé, défaitiste et qui ne ferait que du présentéisme. Mais la réalité est toute autre.
Ces employés peuvent continuer d’être très efficaces pour l’entreprise, car manquer d’intérêt pour son activité pousse justement l’employé à travailler de plus en plus dans le but ultime de retrouver du sens. La satisfaction du résultat semblant la seule solution pour remonter la pente…
Mais au fond, on ne peut être heureux dans ces conditions.
Inévitablement nous nous questionnons lorsque nous sommes au travail : Est-ce que j’apporte réellement quelque chose à l’entreprise ? Ai-je encore des possibilités d’évolution ? Ma présence est-elle vraiment indispensable à cette réunion ?
Lorsque la réponse à ces interrogations est constamment « non » il est alors de plus en plus difficile de rester motivé et satisfait. Comme le souligne Christian Bourion, professeur à ICN Business School « Dans notre société occidentale, où la reconnaissance sociale passe par le travail, ne pas trouver de sens à ce que l’on fait peut provoquer un sentiment d’inutilité, voire de honte ».
Ces deux pathologies du travail démontrent une fois de plus que notre bonheur ne peut résider que dans l’équilibre.
Alors, lorsque que vous sentez que vous êtes « trop » exploité ou « trop » peu exploité il est important de le signifier avant que cela ne devienne une souffrance insurmontable.
Mon remède ? Remettre les choses en question :
Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je fais ?
Il faut qu’il y ait une adéquation dans ces trois réponses pour que vous soyez épanouie. Si ce n’est pas le cas, la seule solution est alors de passer à l’action.
Osez : proposer un nouveau projet à votre manager, trouver une activité épanouissante en dehors des heures de bureau, commencer une formation, envisager une reconversion professionnelle ou négocier une rupture conventionnelle…
Même si tout semble statique autour de vous, n’oubliez pas que vous avez le pouvoir de bouger les lignes !
Je dois vous avouer que vos initiatives feront sûrement quelques vagues, et qu’il faudra parfois un peu boire la tasse, mais je vous promets que vous pourrez enfin sortir la tête de l’eau. Alors … Make it Now !