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Etes-vous une slasheuse ?

Vous avez sûrement déjà entendu le mot « slasheur », mais que veut-il dire exactement ?

Pour vous, j’ai mené mon enquête. Bien plus qu’un terme à la mode, il définit un état d’esprit et une façon de vivre et de travailler qui en dit long sur notre société.

Si vous êtes obligé(e) de prendre une grande respiration avant de répondre à la question : qu’est-ce que tu veux faire dans la vie ? Cet article est fait pour vous !

Cela fait déjà quelque temps, voire quelques années, que cet adjectif m’a interpelé. Beaucoup de personnalités que j’admire se sont mises à mettre, petit à petit, dans leur biographie « slasheur » ou « slasheuse ». A première vue, ce terme semble tout droit sorti d’une sitcom américaine.

 

Mais à y regarder de plus près sa définition est évidente. Ne vous a-t-on jamais répondu : je fais cela, slash (/) ceci, slash (/) cela. La voici notre définition. Les slasheurs cumulent plusieurs activités.

Ce terme qui vient d’Angleterre, a été employé la première fois en 2007 dans le livre One person / Multiple careers de Marci Albolher.

Ces travailleurs multitâches sont souvent des passionnés qui ont fait évoluer leur trajectoire professionnelle.

Toutefois, ne vous fiez pas aux apparences. Il n’y a pas de profil type. Vous pouvez être indépendant, salarié, étudiant, passionné, professionnel…

On m’a souvent définie comme slasheuse, et j’aime bien cette idée, je dois l’avouer. Mais mon profil n’est pas la norme et l’on peut se mettre à slasher pour de multiples raisons :

 


Slasheur par raison


J’aurais pu débuter par vous expliquer à quel point cette nouvelle façon de concevoir la vie professionnelle souffle un grand vent de liberté et s’adapte parfaitement à notre nouveau monde où tous les schémas sont remis en question. Mais pour parler des avantages et de l’épanouissement de beaucoup de slasheurs il faut aussi en connaître les causes. Même les moins réjouissantes à première vue.

 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas que d’une problématique de la génération Y.

Suite aux tourmentes économiques qu’a connues et connait actuellement notre pays, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi. Des « seniors » qui n’ont pas tous retrouvé un poste similaire et parfois n’ont pas eu envie, après un licenciement économique, de retourner dans un schéma professionnel prédéfini.

Ces dernières années, les médias et les succès story sur les réseaux sociaux nous ont démontré que nous pouvons faire de notre passion notre métier.

Jamais nous n’avons eu en France autant d’entrepreneurs prêts à réaliser leurs rêves. Pourtant, les coulisses ne sont pas toujours aussi roses que le produit d’appel. Rares sont les porteurs de projets qui arrivent à se payer convenablement après une première année d’activité à leur compte (et d’ailleurs ce n’est pas grave).

Il a donc fallu trouver des systèmes D. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la multiplication des services à la personne et l’ « ubérisation » de la société ouvrent quelques portes d’entrée. Pour beaucoup de personnes le cumul d’activité vient donc d’une envie, qui se transforme petit à petit en nécessité.

 


Lorsque le non-choix devient un choix


Les limites et les causes étant posées, nous pouvons parler de la majorité des slasheurs : les trentenaires.

Aujourd’hui rares sont les personnes qui ont et auront un parcours professionnel linéaire. Beaucoup de trentenaires ont déjà exercé plus de métiers que leurs parents !

En quête d’un CDI, ils cumulent les contrats et les différents types de statuts. Pour ne pas abandonner leurs rêves ils ont créé un nouveau modèle. Leur faculté ?  Jongler entre plusieurs emplois et ne pas compter leurs heures, car ils entreprennent avant tout par passion.

 

Si nous redéfinissons les modèles professionnels, nous faisons aussi de plus en plus attention aux conditions de travail.

Nous mettons des mots sur les maux comme le « burn-out », alors la passion a pris du galon. L’idée n’est plus forcément de trouver un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle, mais d’être épanouie et accomplie dans ce que l’on fait.

Bien que l’on puisse être slasheur pour de multiples raisons, nous pouvons tout de même définir un profil type ou du moins des facultés dominantes.

Les slasheurs sont souvent des touche-à-tout qui s’épanouissent dans le fait d’entreprendre de nouvelles choses.  Les mettre dans des cases est un non-sens. Le métro – slash – boulot – slash – dodo les rendent réellement malheureux et ils ont tendance à s’ennuyer rapidement.

Parmi tous ces métiers qu’ils cumulent il y a souvent une activité créative qui les anime. Beaucoup de slasheurs sont autodidactes, car ils n’ont pas peur de se former. Le slasheur est aussi un « serial learner ».

 

Vous connaissez les hyper-actifs et bien les slasheurs sont des multi-actifs.

En réalité, exercer plusieurs activités n’est pas une nouveauté.

Cependant, aujourd’hui plus qu’une nécessité c’est devenu également un mode de vie. Cumuler plusieurs activités revient aussi à définir un nouveau rythme de vie, en dehors des diktats de la société. Il n’y a plus d’horaires fixes et imposés, de jours travaillés ou chômés. Les slasheurs créent leurs propres règles du jeu.

Ils ont une capacité d’adaptation élevée pour jongler entre les horaires, les domaines d’activité, les environnements et s’en servent pour professionnaliser leur expertise ou leur passion.

 


Des couteaux suisses pour l’avenir


C’est également la transformation de notre société qui a permis l’émergence des slasheurs. Par exemple, la micro entreprise, la démocratisation du portage salarial et la crise sanitaire et économique ont favorisé la possibilité de cumuler plusieurs emplois.

Toutefois, il est parfois compliqué d’assumer ce statut qui a souvent été perçu comme précaire ou synonyme d’instabilité.

Lorsque l’on discute avec des slasheurs la-dite « première activité » est souvent celle de raison. La passion est indiquée en deuxième activité, souvent parce qu’elle est la moins rémunératrice, alors même que le temps passé est équivalent à la première, voire supérieure.

Dans notre société où le taux de chômage est trop conséquent, une telle tendance et dynamique peut surprendre.

 

Mais en réalité les métiers supplémentaires sont parfois des tremplins pour l’avenir.

22% des moins de 30 ans sont aujourd’hui slasheurs en France. En multipliant les différentes expériences, ils constituent des curriculums vitae conséquents pour entrer sur le marché de l’emploi et se construise de solide base s’ils se lancent dans l’entrepreneuriat.

Pour les plus de trente ans, cette démarche peut-être une façon de préparer l’avenir. Devenir un slasheur est aussi une façon de faire une transition entre un travail rêvé et le besoin d’avoir un travail alimentaire.

Dans trois cas sur quatre l’argent est la principale motivation, mais ce n’est jamais sans prendre en compte la passion.

Les slasheurs ont surement un temps d’avance. A y réfléchir il y a tout de même beaucoup de chances pour que les entreprises embauchent à l’avenir bien plus de personnes pour des missions ponctuelles, à contrario des contrats à durée déterminée ou indéterminée.

 

D’ailleurs, le nombre de slasheurs ne cesse d’augmenter. Une étude des salons des micro-entreprises en 2016 comptabilisait déjà en France 4.5 millions de slasheurs, soit près de 16% de la population active.

 

Et toi te reconnais-tu dans la définition de slasheur ? Si c’est le cas rejoins-nous sur notre groupe Facebook privé : Le Club des Slasheuses 

Vous avez aimé cet article ? Laissez un commentaire pour prolonger la discussion :)

  1. Post comment

    Sophie Metanoiada says:

    Je ne connaissais pas non plus ce terme 🙂 Alors que j’en suis moi-même une ! Et j’adore savoir que devenir slasher est un choix à 70%. Même si ça reste regrettable qu’il en reste 30% qui ne l’aient pas décidé. Merci pour cet article super intéressant !

    1. Merci pour ton joli commentaire Sophie. Je suis ravie de t’avoir permis de mettre un mot sur ton super Power 😉

    1. Je crois même qu’une maman est d’office une slasheuse non ? 😉

  2. Je suis donc une slasheuse. 🙂 Je ne connaissais pas le terme alors merci pour la découverte.

  3. Ton article etait très intéressant. Je suis donc une slasheuse haha.
    En tout cas merci pour cet article très complet sur le sujet !
    Bisous ma belle

    1. Merci beaucoup Claire pour ton commentaire. J’adore partager des infos avec vous 🙂

  4. Je crois bien que je me reconnais à 100% dans cet article ! J’ai découvert ce terme il y a peu sans trop me pencher dessus, et c’est vrai que mon problème n°1 lorsque je rencontre une personne pour la première fois, c’est que je n’ai aucune idée de quoi répondre lorsqu’on me pose la question « tu fais quoi dans la vie? ». Du coup, je me contente souvent de résumer les études que j’ai faite pour simplifier les choses, mais ce n’est pas tout à fait exact haha
    En tout cas merci pour la découverte !
    Bisous

    1. Maintenant tu pourras répondre en bombant le torse « je suis une slasheuse » ! 🙂
      Plus sérieusement je suis ravie que tu te sois reconnue dans ses lignes, car on pense souvent être seule ce qui nous empêche d’avancer…

  5. C’est moi alors !! J’adore ton article, bis

  6. Post comment

    streetandtravel01 says:

    Merci pour cet article très bien fait, je le trouve très juste.

  7. Ah cet article est génial ! Je n’étais pas au courant des stats et j’en suis vraiment surprise et ravie! Je pense aussi que nous vivons une grosse période de transition entre métier choisi et parfois alimentaire et métier rêvé. Les conditions de travail aux US et au UK sont plus souples qu’en France et permettent de se lancer plus facilement j’ai l’impression. Quand je vois qu’en France il faut parfois enchaîner plusieurs mois voire années de stage payés 500€ par mois pour espérer avoir un cdd au bout du compte, si on est multi-actif, ça n’encourage pas du tout à persévérer dans cette voie là mais à explorer le statut de free-lance par exemple. Je trouve encore honteux que nos multitalents soient si peu reconnus financièrement….

    1. Je suis tout à fait d’accord avec toi concernant la reconnaissance financière. D’ailleurs il est intéressant de voir qu’aux Etat-Unis sur leur CV ils indiquent aussi les expériences ratées – comme le fait de monter une entreprise et que cela n’est pas marché – car c’est le reflet de l’ambition et de la détermination. Mais il ne faut pas négliger qu’aux US beaucoup cumulent les emplois par besoins et non choix, car il y a bien moins de structures et d’aides qu’en France pour les personnes sans emplois. Quoi qu’il en soit je prends les paris que nos modèles vont bientôt changer et c’est tant mieux pour les multitalents que nous sommes 😉

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    sandraapariciocarnets says:

    J’adore ce genre d’articles très bien documenté. Oui, je pense que ce phénomène s’est accéléré avec l’auto entrepreneur et les réseaux sociaux néanmoins !!

  9. Oui, je me reconnais dans cet article… il est vrai qu’à la base je suis créative et curieuse, donc j’aime apprendre constamment de nouvelles choses et me renouveler ! Mais si je suis « slasheuse » c’est pour le coup pour d’autres raisons, des problèmes qui sont apparus et qui m’ont fait changer de route plusieurs fois 🙂 Cet article me rassure un peu, je me sens moins « bizarre » ^^

    1. Ton article me fait chaud au cœur ! Vous démontrer que nous sommes pas seul(e)s est primordial pour moi 🙂

    2. Ton commentaire me fait chaud au cœur ! Vous démontrer que nous sommes pas seul(e)s est primordial pour moi 🙂

  10. Post comment

    Cindy - Les Voyages de Cindy says:

    Je ne connaissais pas ce terme. Je ne sais pas si je peux me considérer comme une slasheuse en alternant mon job en tant que salariée et mon blog, Puisque mon blog n’est qu’une passion… En tout cas, merci pour la découverte!

    1. Merci pour ton commentaire Cindy. Je suis ravie de t’avoir fait découvrir ce terme.

  11. Hello 🙂
    Merci pour la découverte car je ne connaissais pas du tout ce terme
    Et oui je fais partie des 70% mais j’aurai tendance à nuancer cette affirmation parce que d’abord la vie d’étudiante étant ce qu’elle est ayant des parents au revenu modeste j’estime que je n’ai pas trop eu le choix (jongler entre étudiante/vendeuse/serveuse était une nécessité) ensuite je fais partie de ces personnes qui n’ont pas encore totalement trouvé leur voix donc slasher me permet de me trouver.

    1. Comme tu le dis être slasheuse n’est pas toujours un choix, mais ça peut être un beau levier pour trouver sa voix. Tu affineras surement tes envies et tes points forts en multipliant les expériences 🙂

  12. C’est en lisant ton article, que je comprends ce qu’est un slasheur. Selon mon ancien chef, de nos jours on passe par pas moins de 30 métiers dans la vie. Merci pour la découverte :)!
    Je pense que ce nouveau mouvement s’est accéléré avec les réseaux sociaux mais c’est dommage que les personnes aux multiples-talents ne soient pas plus reconnus!

    1. Tu as raison Larixssa, mais je pense que les choses vont (devoir) changer. Et ton ancien chef a tellement raison !

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    Sarah conte Philly says:

    Article super complet; j’ai adoré. Bizarrement je ne savais pas ce que cela signifiait et pourtant je vis aux US.

    1. Merci Sarah pour ton retour. Comme quoi on idéalise souvent ce qui se passe dans l’american dream 😉

  14. Merci pour ce super article, très bien fait et très clair! Merci de m’avoir appris quelque chose aussi héhé car je ne connaissais pas ce terme, et pourtant, je pense que je vais commencer à l’utiliser!

    Vic

  15. Coucou 🙂
    C’est un phénomène de société plutôt intéressant, à l’image de notre génération multiculturelle, multi-horizons… J’aime beaucoup l’idée du couteau suisse, et le fait de ne pas être cloisonné dans une seule fonction 🙂

  16. Je ne connaissais pas du tout le terme, mais je m’y reconnais pourtant pas mal ^^
    j’ai appris beaucoup grâce à ton article
    et je ne pensais pas qu’autant de monde était concerné

    1. Merci beaucoup pour ton joli mot ! et oui rappelons-nous que nous sommes jamais la seule 😉

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    Journal De Maman says:

    article très bien construit.

  18. Je n’ai jamais entendu ce mot, mais c’est pas mal lol. Je suis un peu comme ça aussi, je touche un peu à tout selon mes envies (d’autant plus que je suis freelance du coup ça n’aide pas je trouve lol). Bon, je pense que je n’emploierais jamais ce terme car sincèrement, autour de moi personne ne comprendrait et je perdrais plus de temps à expliquer le terme que dire ce que je fais dans la vie mdr Mais le terme reste intéressant 🙂

    1. C’est vrai que répondre « slasheuse » à la fameuse question « c’est quoi ton job » demande d’avoir un peu de temps devant soi pour expliquer 😉

  19. Je viens d’apprendre un nouveau mot et pourtant ça me correspond totalement, je fais tellement de trucs en même temps ! Merci pour cet article très complet 🙂

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    cactusandsalad says:

    Je en connaissais pas du tout ce terme! Par contre je ne sais pas comment ça se passe en France mais en Belgique cumuler plusieurs emplois = méga galère au moment de remplir la fiche des contrib’ haha. Et le fait que 77% des slasheurs exercent leur 2e job dans un milieu différent du premier ne m’étonne pas du tout !

    1. Tout d’abord pour répondre à ta question … rien n’est plus simple en France 😉
      Je suis ravie que tu ais découvert ce mot ici. Je crois qu’il est important de parler de ce courant pour justement démontrer que nous ne sommes pas seules, même si les profils peuvent être vraiment différents.
      Bonne année / Bonne journée

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    Vinie Small World says:

    Le mot Slasheuse à révolutionné ma vie quand je faisais 10 choses différentes en même temps. J’avais l’impression d’être éparpillée et ça ne me convenais pas ou du moins ça ne convient pas à la société. Aujourd’hui je suis fière d’être une touche à tout qui s’intéresse a ce qui l’entoure. Ce mot m’a en quelque sorte reconstruit et j’ai arrêté d’avoir peur d’avoir plusieurs vies en une, maintenant c’est un atout.

    1. Merci beaucoup pour ton commentaire et témoignage ? On imagine trop peu souvent à quel point mettre des mots peut nous aider à nous (re)contruire. Je te souhaite le meilleur dans ta vie de slasheuse !